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La Norvège, championne de l’é-mobilité

La Norvège, championne de l’é-mobilité

La Norvège est le numéro un européen de la conduite électrique et hybride. Nous avons demandé à un expert de l’entreprise norvégienne en charge de la collecte et du démantèlement du plus grand nombre de batteries usagées de véhicules électriques et hybrides (VE) d’Europe, de nous en parler. Interview passionnante avec Fredrik Andresen, CEO de Batteriretur.

Mesures incitatives gouvernementales

BEBAT : Le succès de l’e-mobilité en Norvège est indéniable. Et il semble directement lié à la politique poussée menée par le gouvernement et à ses nombreuses mesures dans ce cadre depuis le début des années 90. Imaginons que l’on introduise les mêmes mesures ici, en Belgique. Obtiendrions-nous de si bons résultats ? Ou d’autres éléments expliquent ils cette performance ?

Fredrik Andresen : « Je suis tout à fait d’accord avec le fait que la politique gouvernementale importante a contribué à notre succès. Dans le même temps, les Norvégiens sont très protecteurs de la nature. La conduite électrique est propre et constitue une bonne manière de prendre soin de cette nature. C’est la raison pour laquelle je pense qu’une partie de la population norvégienne ne se laisse pas uniquement motiver par les subsides ou la déduction fiscale pour passer à l’électrique. Même si l’économie engrangée joue souvent un rôle dans l’achat de voitures électriques. » 

Dans le même temps, les Norvégiens sont très protecteurs de la nature. La conduite électrique est propre et constitue une bonne manière de prendre soin de cette nature.

- Fredrik Andresen, CEO Batteriretur -

Fredrik Andresen, CEO Batteriretur

- Fredrik Andresen, CEO Batteriretur -

BEBAT : Imaginons que vous deveniez ministre de é-mobilité en Belgique. Citez trois mesures que vous mettriez en œuvre.

Fredrik Andresen: 

  1. Réduire de moitié l’imposition sur l’usage de voitures de société électriques par les travailleurs ;
  2. Il y a des voies à péage en Belgique ? Je les rendrais gratuites pour les voitures électriques de ménages avec enfants en bas âge (pas pour les voitures de société) ;
  3. Je supprimerais la TVA et d’autres impôts sur les voitures électriques les dix premières années.

100 % de voitures neuves sans émission

BEBAT : La Norvège vise d’ici 2030 100 % de nouvelles voitures personnelles et d’utilitaires légers sans émission. Cet objectif est-il simple à atteindre ou y a-t-il des obstacles ?

Fredrik Andresen : « Atteindre cet objectif n’a rien d’aisé. Nous avons un parc automobile âgé, et il faudra encore du temps avant qu'il puisse être progressivement démantelé. MAIS : d’ici 2025, plus aucune voiture polluante ne sera vendue en Norvège, et cette mesure aura un impact majeur. Nous devons maintenir les avantages fiscaux et autres subsides. Le fait est que la livraison de voitures électriques et hybrides n’arrive pas à suivre le rythme aujourd’hui. Nous avons des listes d’attente de 2 ans et plus pour différentes voitures électriques. »  

BEBAT : Quels sont les principaux défis auxquels votre entreprise est confrontée ? Êtes-vous prêt à gérer un volume plus important encore de batteries ?

Fredrik Andresen : « Oui, nous sommes prêts. Nous avons déjà consenti des investissements, et en prévoyons davantage, avec nos propriétaires, pour garantir un traitement sûr et contrôlé des batteries. Sûr, car nous ne devons jamais sous-estimer les risques liés au démantèlement de batteries VE. L’absence de législation dans ce domaine est problématique, la technologie l’a devancée il y a des années. Nous devons faire pression pour que tout se passe de la bonne manière. »

Applications de seconde vie

BEBAT : Les batteries VE peuvent avoir une seconde vie, dans le stockage d’énergie par exemple. Cependant, des obstacles à des applications de seconde vie subsistent, comme la responsabilité permanente du producteur, même dans une autre application. Votre vision ?

Fredrik Andresen : « En Norvège, de nombreuses études ont déjà été menées à propos des applications de seconde vie et il est vrai que la responsabilité du producteur constitue un obstacle. Elle devrait selon moi revenir à l’entreprise « de seconde vie ». Dans le même temps, nombre de fabricants automobiles cherchent eux-mêmes des applications de seconde vie, avec nous. En résumé, nous soutenons entièrement la seconde vie, À CONDITION que la responsabilité soit transmise et que le volet légal soit entièrement à jour. Je n’y vois alors aucune objection, tant que le prix des nouvelles batteries reste au niveau d’aujourd'hui. Nous continuons donc de mener des études, en collaboration avec d’autres entreprises et instances. »

Batteriretur

BEBAT : Sur quoi Batteriretur va-t-il se concentrer dans les années à venir ?

Fredrik Andresen : « C’est une bonne question. Pour vous donner une réponse complète, il me faudrait bien plus de temps (rit). Nous voulons surtout créer de nouvelles chaînes de valeur pour nos partenaires, propriétaires et membres. Comme je l’ai déjà dit, nous voulons créer un flux de traitement contrôlé pour les batteries VE. Dans le même temps, nous œuvrons pour une législation « viable », dans l’intérêt de l’ensemble du secteur des batteries.

En Europe, on collecte énormément de batteries à propos desquelles aucun rapport correct n’est fourni. Cette situation peut endommager la réputation du secteur dans son ensemble. Nous avons besoin de contrôles plus stricts de la part des autorités.

- Fredrik Andresen, CEO Batteriretur -

Vision d’avenir

BEBAT : Comment envisagez-vous l’avenir de l’é-mobilité en Norvège ?

Fredrik Andresen : « Grâce à la petite taille de sa population et à sa richesse, la Norvège a toutes les cartes en main pour devenir en un temps record 100 % non polluante – du moins en ce qui concerne la pollution par le secteur automobile. Je pense qu’une plus grande partie de nos revenus issus du pétrole devrait revenir à la recherche et au développement, car une ère postérieure au pétrole s’annonce en Norvège. Il faut y voir une opportunité. Dans le même temps, nous pouvons également ouvrir nos portes à d’autres, aux inventeurs de nouvelles technologies. À l’avenir, les volumes et l’importance des batteries vont certainement s’accroître. Je suis convaincu que nous, et d’autres partenaires de notre réseau de batteries, devons partager plus d’informations et d’expériences pour développer davantage le secteur, ensemble. »

Fredrik Andresen Batteriretur

Présentation

Fredrik Andresen est CEO de Batteriretur, le pendant norvégien de Bebat. Il vit à Fredrikstad, au sud d’Oslo, avec sa femme et ses enfants. Il a étudié le marketing, suivi différentes formations de leadership et jouit dans l’intervalle d'une expérience de 15 ans dans le secteur automobile/aftermarket business. L’entreprise Batteriretur a été créée en 1993 en tant qu’organisation sans but lucratif et est l’une des plus anciennes en son genre d’Europe. Cette entreprise de niche est aux mains d'importateurs de batteries. Jouissant d’une part de marché importante (90 %) en Norvège, elle a joué un rôle déterminant dans l’approche de la collecte des batteries en Norvège.

Je suis convaincu que nous, et d’autres partenaires de notre réseau de batteries, devons partager plus d’informations et d’expériences pour développer davantage le secteur, ensemble.

- Fredrik Andresen, CEO Batteriretur -

« Nous collectons toutes sortes de piles et batteries dans toute la Norvège. Nous nous concentrons sur un écoulement contrôlé des différents types de
piles tout en accordant la priorité à la sécurité. La part croissante de piles fonctionnant au lithium nous pousse à veiller davantage à la sécurité. En 2014, nous avons créé une filiale : Batteriretur Høyenergi AS, qui se consacre de manière spécifique aux batteries VE. Jusqu’à présent, nous collectons et démantelons plus de batteries VE que n’importe quelle autre entreprise en Europe. Une expérience que nous nous faisons un plaisir de partager avec d’autres pays, dans ce cas Bebat. »  

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